Suite à l'article accablant de La Dépèche Du Midi du 29/01/1999, les vdz affolés et en pleine parano en contactent l'auteur, qui s'enquiert de leur version de l'affaire et fait paraître cet article le 30/01/1999 dans l'édition locale de Castres.
Ils se défendendent d'avoir fait fortune avec leur musique électronique
La complainte des "raveurs"
Ils affichent leur façon de vivre et leur indépendance en organisant des "free-party" à grand renfort de musique électronique. Les "raveurs" interpellés se défendent de s'être enrichis au cours de leurs soirées branchées. Pour eux, ce serait plutôt la galère.
Porte défoncée au petit matin à coups de bélier, une cinquantaine de gendarmes dans trente véhicules, un bus, deux camions et une voiture saisis. Les enquéteurs, sur le coup depuis 8 mois, ont interpellé lundi matin neuf jeunes organisateurs de "rave party" à Castres, Béziers, Gaillac et Toulouse. Une opération qui tenait à coeur à la gendarmerie. Elle n'a pas hésité à infiltrer deux de ses éléments parmi les jeunes au cours des "free party" organisées aux quatre coins du département. Lire notre édition d'hier.
La montagne aurait-elle accouché d'une souris? Aucune drogue n'a été découverte lors des perquisitions, tout au plus quelques boulettes de "shit" et pas d'ecstasy. Les jeunes sont donc "tombés" pour travail dissimulé, infractions à la Sacem, nuisances nocturnes et exploitation de débit de boissons sans autorisation. Des accusations que réfutent les jeunes mis en examen.
A but non lucratif
" Nous ne sommes pas les cerveaux de la techno tarnaise. On veut nous faire porter le chapeau pour toutes les free du département et d'ailleurs. On n'en a organisé qu'une dizaine. On veut aussi faire croire qu'on s'est enrichis dans nos soirées,, explique un des jeunes. Nous,on est un peu comme une association à but non lucratif mais non déclarée dans le système".
Les bus, les camions, la voiture, la grosse sono? "Ce sont des véhicules d'occasion qui ont servi pour une mission humanitaire en Bosnie, l'an dernier. Nos soirées sont gratuites et accessible à tous. Les gens donnent ce qu'ils veulent. Tout est investi dans les soirées suivantes. Ca n'a rien à voir avec les soirées techno professionnelles et payantes ! Nous, poursuit un autre jeune qui vit avec ses potes dans la campagne gaillacoise, on affiche notre façon de vivre et notre indépendance. Ce n'est pas la même musique, la même ambiance et les mêmes idées véhiculées".
Bon pour eux
Les "raveurs", branchés, branchés musique électronique, rap, hip-hop, dub, reggae, digèrent mal les saisies de matériel. "On a travaillé pour se payer la sono, les camions, les disques. Ca n'a rien à voir avec le peu que nous rapporte nos soirées. On nous reproche aussi de n'avoir pas réglé les droits à la Sacem. 90% de nos disques étrangers aux labels indépendants ne sont pas soumis aux droits d'auteurs.
Les boissons? Les gens apportent ce qu'il faut: des bières et des alcools. On est aussi contre la consommation de drogues. En fait, les invités font ce qui semble bon pour eux. Tant qu'ils ne gènent pas les autres. On n'a jamais eu de blessés ou de malades dans nos soirées", concluent les "cerveaux" des free party.
"Oui mais alors des petits cerveaux...", lance en souriant un jeune au crâne rasé qui ne comprend toujours pas ce qui lui est tombé sur la tête. En attendant, tous sont à la recherche d'un avocat branché.
P. Scocia